Mars à reculons dans le ciel !
Comme nous approchons de l’opposition du 16 janvier, jour où Mars et le Soleil seront à l’opposé dans le ciel, la planète rouge va entamer sa boucle de rétrogradation : début décembre (le 7) elle quittera son mouvement habituel vers l’Est (par rapport aux étoiles) pour partir dans l’autre sens (vers l’Ouest par rapport aux étoiles) jusqu’à fin février où elle ralentira de nouveau avant de repartir dans le sens habituel (le 24). Si on se représente le mouvement des planètes dans l’espace, on peut facilement comprendre ce comportement : comme nous nous déplaçons avec la Terre sur une orbite plus proche du Soleil et donc plus vite (2ème loi de Képler), nous dépassons Mars plus lente. Et comme quand on dépasse sur l’autoroute un véhicule plus lent (Mars), on la voit relativement reculer par rapport au paysage lointain (les étoiles). Si on place les positions de Mars jour après jour sur une carte du ciel, sa trajectoire formera une belle boucle entre novembre et fin mars, d’où le terme « boucle de rétrogradation ». Ce phénomène est très important dans l’histoire de l’astronomie car il ne cadrait pas avec le modèle simple du géocentrisme (la Terre au centre de l’Univers et tous les astres orbitant autour d’elle), ce qui a conduit Copernic a proposer en 1543 le modèle héliocentrique (le Soleil au centre des planètes qui orbitent autour de lui) permettant de l’expliquer plus simplement, puis Képler s’appuyant sur les observation très précises de Mars par Tycho Brahé, en déduira ses fameuses « trois lois de Képler » décrivant géométriquement le mouvement des planètes autour du Soleil. Ce progrès dans la connaissance de la mécanique céleste sera complété ensuite par Newton en 1687 avec sa théorie de la gravitation universelle qui expliquera l’origine de ces mouvements et permettra de les calculer mathématiquement.
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Comme tous les observateurs du ciel, nous savons que la principale difficulté pour apprécier une belle nuit étoilée (et tous les objets diffus qu’elle recèle) est la possibilité de nous prémunir de toutes les pollutions lumineuses produites par nos éclairages trop nombreux et trop puissants. Le but de l’ANPCEN est justement de préserver l’environnement nocturne et de réduire les nuisances lumineuses pour que nous retrouvions enfin de belles nuits noires.
Carte du ciel Memosky : il nous en reste un petit stock. Pour en commander, veuillez nous contacter.
Lever et coucher du Soleil
Date
Aube
Lever
Coucher
Nuit
1er décembre
7h07
8h17
17h18
18h28
15 décembre
7h19
8h31
17h17
18h29
31 décembre
7h26
8h37
17h27
18h38
Phases de la Lune
Phase
Date
Lever
Coucher
Nouvelle Lune
1er décembre
8h49
17h00
Premier quartier
8décembre
13h26
1h01 (le 9)
Pleine Lune
15 décembre
17h00
10h02 (le 16)
Dernier quartier
22 décembre
0h00
12h47
Nouvelle Lune
30 décembre
8h41
16h35
Phénomènes célestes remarquables du mois (et planètes)
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
Date et horaire(s)
Phénomène
Description
Observ.
04/12 18h-20h
conjonction
Si l’on dispose d’un horizon Sud-ouest assez dégagé, on pourra voir le fin croissant de Lune (12%) se coucher assez proche (environ 5°) de la très brillante Vénus qui le surplombe, visibles tous deux dès le crépuscule.
visuelle
06/12 23h-7h
Rapprochement
Mars, bien reconnaissable à sa couleur orangée et assez lumineux (mag ~-0.5 analogue aux étoiles les plus brillantes du ciel), se lève très proche de l’amas d’étoile M44, dit « de la crèche » au centre du Cancer, bien plus perceptible à l’œil nu que les étoiles assez faibles dessinant cette constellation. Si Mars peut être visible assez tôt après son lever, M44 nécessite de monter un peu au-dessus de l’horizon Est, d’où l’horaire conseillé de 22h30 où il approchera les 20° de hauteur (lever théorique vers 21h10).
visuelle
08/12 18h-0h
conjonction
Dès que le ciel sera assez sombre pour apercevoir Saturne, on constatera sa proximité (environ 5°) avec le quartier de Lune qui s’en éloignera progressivement durant la nuit.
visuelle
13/12 18h30-6h
Rapprochement
La grosse Lune gibbeuse, quasi-pleine (96%), est très proche du gros amas des Pléiades (environ 0.5° d’Alcyone à 18h30, étoile la plus brillante du groupe) bien visible à l’œil nu même si la forte clarté lunaire le rendra plus difficile à percevoir. Puis elle s’en écartera progressivement durant la nuit.
visuelle
14/12 18h30-7h
conjonction
La grosse Lune gibbeuse, quasi-pleine (99%), est assez proche (environ 5°) de la très brillante Jupiter dont elle s’éloigne progessivement.
visuelle
14/12 18h30-7h
étoiles filantes
Si on en croit les prévisions des spécialistes, le 14/12 devrait voir le maximum de l’essaim des Géminides avec peut-être 120 à l’heure mais les conditions d’observation sont très défavorables avec une Lune presque pleine (99%) et dans le voisinage de leur radiant. Leur nom indique qu’elles semblent provenir d’un point située dans la région des Gémeaux (complètement levés vers 19h) mais pour observer les étoiles filantes, il suffit d’essayer d’embrasser du regard la plus grande portion de ciel possible (plutôt côté Est en début de nuit). Les essaims de météorites correspondent au passage de la Terre dans une « trace sale » laissée par une comète. Pour les géminides, c’est 3200 Phaeton, un astéroïde, qui est sans doute un noyau de comète « éteinte » ayant laissé derrière elle ces petits graviers que nous percutons.
visuelle
18/12 20h30-7h
conjonction
Dès le lever de Mars, bien reconnaissable à sa couleur orangée, on constatera qu’elle est assez proche (environ 7°) de la très grosse Lune gibbeuse (93%) qui s’en rapprochera durant toute la nuit, jusqu’à moins de 2° au début de l’aube. En fait, elle occultera la planète vers 10h35, un peu moins d’une heure avant de se coucher. Le problème c’est que la relativement faible luminosité de Mars (mag. environ -1) ne la rend pas perceptible dans le ciel en journée, peut-être avec certains instruments astronomiques ? (personnellement, je ne l’ai jamais fait)
visuelle
20/12 10h20m35s
solstice
d’hiver
Dans l’hémisphère nord, c’est le jour le plus court de l’année (environ 8h30 en France). C’est à dire que le Soleil s’est écarté au maximum au sud de l’équateur, qu’il se lève presque au Sud-Est et se couche vers le Sud-Ouest. On peut remarquer cette situation en repérant sa position sur l’horizon au moment de son coucher ou de son lever, pour constater qu’elle atteint son décalage maximum vers le Sud (attention : poursuivre l’observation sur une certaine durée car durant les 5j avant et 5j après la position semble pratiquement « stationnaire »). C’est l’inclinaison de l’écliptique par rapport à l’équateur (donc l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par rapport à son orbite autour du Soleil) qui provoque le phénomène des saisons, inversé entre l’hémisphère nord et le sud (là-bas c’est le début de l’été).
calendrier
Horaire(s)
Planète
Conditions d’observation
Observ.
2ème quinzaine
après 7h
Mercure
Cette planète est toujours difficile à observer en raison de sa proximité au Soleil mais la configuration serait favorable vers la fin de ce mois de décembre car elle atteint son élongation Ouest maximum (écart par rapport au Soleil dans le ciel) le 25. Malheureusement, en cette saison, l’écliptique est assez bas sur l’horizon donc Mercure ne peut être observée que brièvement et difficilement dans les lueurs du crépuscule. ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
Tout le mois avant 20h(1er) / 21h30(31)
Vénus
La planète la plus brillante nous est revenue en septembre dans le ciel du soir et comme elle atteindra son élongation Est maximum début janvier (le 10), elle est en décembre dans sa période d’observation la plus favorable, visible haute dans le ciel et se couchant plus tard. ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
Tout le mois après 21h30(1er) / 19h(31)
Mars
Cette planète commence à devenir observable dans de meilleures conditions car elle se lève plus tôt et monte un peu plus haut au-dessus de l’horizon en début de nuit (20° vers 23h30 le 1er, 21h le 31) et s’approchant de son opposition du 16 janvier 2025, elle commence à être bien lumineuses (mag ~ -0.5/-1), analogue aux étoiles les plus brillantes. Sa couleur orangée permet de la reconnaître très facilement. A partir du 7, cette planète entame sa boucle de rétrogradation (voir « Mars à reculons dans le ciel ! » en haut de page.
visuelle
Tout le mois avant
7h (31)
Jupiter
C’est le début de la période d’observation favorable de cette planète car elle se lève de plus en plus tôt mais il faut lui laisser le temps de monter assez haut dans le ciel (20° vers 20h le 1er, dès le début de nuit à partir du 18) et culmine au Sud en milieu de nuit (67° vers 1h30 le1er, 23h le 31). Equipé d’une bonne paire de jumelles, ou mieux d’une petite lunette (ou télescope),il est assez facile de discerner ses 4 principaux satellites dits « galiléens » (car découverts par Galilée en 1610) : Io, Europe, Ganymède et Callisto, leur position variant en quelques dizaines de minutes.
visuelle
Tout le mois avant
0h30(1er) / 23h(31)
Saturne
C’est la période d’observation favorable de cette planète car elle est déjà haute dans le ciel en début de nuit : culmine au Sud de plus en plus tôt (36° vers 19h le 1er, déjà dépassé en début de nuit à partir du 13). Pour observer ses anneaux, une paire de jumelles ne suffit pas (grossissement insuffisant) et il faut une petite lunette (ou télescope).
visuelle
Début de mois entre 17h50 et 19h30
ISS
Pendant quelques jours, la Station Spatiale Internationale (ISS) peut encore être observée en soirée pour un (ou deux) passage(s), comme un point très lumineux traversant le ciel de l’Ouest vers l’Est, en environ 5-8mn (selon la longueur de son trajet, disparaissant dans l’ombre de la Terre). Les horaires suivants sont ceux du début de l’observation : (01) 18h32 et 20h10, (02) 19h21, (03) 18h32 et (05) 18h33. Ces horaires varient selon votre localisation géographique. Vous pouvez les vérifier sur ce site : HeavensAbove Idem pour la Station Spatiale Chinoise (CSS) ou Tianhe nettement moins brillante car plus petite, jusqu’au 4 décembre (voir horaires sur le site).
visuelle
ATTENTION AU SOLEIL: il ne faut jamais braquer un instrument optique dans la direction du Soleil, même au lever ou au coucher, car c’est très dangereux pour les yeux (risque de brûlure de la rétine, indolore car la rétine n’est pas sensible à la douleur, mais qui peut conduire à une cécité irréversible). Pour observer une éclipse, des équipement spéciaux (lunettes spéciales, filtres pour les jumelles, lunettes, télescopes, objectifs photo) sont obligatoires
Principales constellations du soir et objets remarquables
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
Le Verseau (Aquarius)
et Le Poisson Austral
(Piscis Austrinus)
Cette constellation du Zodiaque évoque Ganymède, jeune garçon enlevé par Jupiter pour servir l’eau à sa table. Le Poisson Austral (nommé ainsi pour le distinguer de la constellation des Poissons) nage en remontant le filet d’eau qui
s’écoule de la cruche du Verseau. On y trouve l’étoile très brillante (presque égale à Deneb en magnitude) Fomalhaut, « la bouche du poisson » en arabe. Des observations dans l’infrarouge ont démontré la présence autour d’elle d’un
disque de « poussière » indiquant que c’est une étoile assez jeune (200 à 300 millions d’années) susceptible de posséder des planètes en orbite (peut-être en cours de formation). Saturne est actuellement dans cette constellation.
Observation aux jumelles* :
M2 (amas globulaire)
Pégase
(Pégasus)
Constellation « vedette » du ciel de l’automne, il nous raconte la légende d’Andromède avec les constellations voisines Céphée, Cassiopée, Andromède, Persée et la Baleine (en fait le « monstre marin » pour les Grecs). Pégase est né de
la rencontre du sang de la Méduse (à la tête tranchée par Persée) et de l’eau de mer. Il est représenté dans le ciel jaillissant de l’eau et les constellations situées sous lui sont des éléments aquatiques (les Poissons et la Baleine).
Il est facilement reconnaissable au « grand carré » qu’il forme dans le ciel, vide de toute étoile brillante. L’amas globulaire M15 signalé ci-dessous est assez petit.
Sur la carte nous avons signalé l’étoile 51 de cette constellation (cette numérotation correspond à la cartographie de Flamsteed publiée au XVIIIème siècle par cet astronome anglais contemporain de Newton). En effet, c’est autour
d’elle qu’orbite la première exoplanète découverte en 1995 par une équipe franco-suisse à l’aide du télescope de 1,93m de l’Observatoire de Haute-Provence. Ella a été baptisée officiellement « Helvetios » en décembre 2015 par l’UAI.
Une exoplanète est une planète orbitant autour d’une autre étoile que notre Soleil. On ne peut connaître son existence que par des méthodes indirectes, nos technologies actuelles ne permettant pas de les « voir » directement. A ce
jour, nous connaissons environ 4.880 exoplanètes, mais environ 7.500 observations sont en attente de confirmation, notamment certaines détectées par les sonde spécialisée Kepler (Nasa) et Corot (ESA). D’après des extrapolations statistiques
à partir des exoplanètes découvertes, notre galaxie, la Voie Lactée, compterait probablement au moins 1000 milliards de planètes.
Observation aux jumelles* :
M2 (amas globulaire)
Andromède
(Andromeda)
Fille de Céphée et Cassiopée, sa mère qui vanta tant sa beauté qu’elle attira le courroux de Poséïdon sur cette princesse. Vouée à périr sous les crocs du monstre marin, enchaînée à un rocher face à la mer, elle ne dut son salut qu’au
courage de Persée (et la rapidité de Pégase). L’objet M31 qu’on y trouve est tout à fait extraordinaire : c’est la grande galaxie la plus proche de nous, mais à près de 2,5 millions d’années-lumière, c’est l’objet le plus lointain
que l’on puisse observer à l’œil nu. Si notre vue était plus sensible, nous la verrions comme une très grande ellipse dans le ciel (environ 6 fois la taille de la pleine lune en longueur).
Observation visuelle* :
M31 (galaxie)
Persée
(Perseus)
Héros (en grec « le pilleur ») qui a sauvé la vie d’Andromède. D’après la légende, il tombe amoureux de cette princesse et obtient de son père Céphée la promesse de l’épouser s’il arrive à la sauver. La seule solution qu’il trouve alors
est d’aller tuer la Méduse, dont la simple vue « pétrifiait » (au sens littéral : « transformait en pierre »), et de lui couper la tête pour la mettre dans un sac. Le sang ayant coulé jusqu’à la mer donna naissance à Pégase sur lequel
il chevauche à tire d’ailes pour arriver juste au moment où le monstre marin (la Baleine) allait dévorer Andromède. En sortant la tête de la Méduse du sac, il pétrifie le monstre au moment où il jaillit des flots pour saisir sa victime.
Dans le ciel, Persée est représenté tenant à la main la tête de la Méduse figurée par Algol (l’Ogre) et le petit amas qui l’entoure. Il est curieux de noter que la variation d’éclat d’une étoile (en 3j environ ici), mystérieuse dans
l’Antiquité a pu conduire à la considérer comme malfaisante ou au contraire admirable (voir Mira de la Baleine). L’objet M34 indiqué ci-dessous est un amas ouvert dont la grande taille rend le repérage très facile, presque à mi-chemin
entre l’étoile Gamma d’Andromède (une double orange/bleue intéressante au télescope) et Algol.
Observation visuelle* :
M31 (galaxie)
Le Triangle
(Triangulum)
Cette petite constellation serait sans intérêt si on n’y trouvait M33, autre grande galaxie de notre groupe local, comme M31. Située à une distance comparable, elle est plus difficile à voir car elle se présente de face, donc avec
une luminosité beaucoup plus diffuse. Elle serait visible à l’oeil nu dans un ciel de très bonne qualité (sans pollution lumineuse).
Observation aux jumelles* :
M33 (galaxie spirale)
Les Poissons
(Pisces)
Cette constellation du Zodiaque est inspirée de la légende d’Aphrodite et d’Eros qui, effrayés par le monstre Typhon pendant leur bain, se transformèrent en deux poissons attachés par la queue pour ne pas se perdre (c’est aussi de cette façon que les poissons étaient vendus à l’étal du marché dans l’Antiquité). Difficiles à discerner car leurs étoiles ne sont pas très brillantes, ils sont situés de part et d’autre du « grand carré » de Pégase. Le « V » qu’ils forment pointe presque juste sur la fameuse étoile Mira de la Baleine.
La Baleine
(Cetus)
Cette constellation était en fait le « monstre marin » (Cetus, d’où vient « cétacé ») mais les chrétiens et Jonas sont passés par là… Son étoile Mira (l’Admirable, la Magnifique), située en son milieu (et pointée par le « V » des Poissons)
est particulièrement remarquable car c’est une étoile variable à période très longue (11 mois environ) qui passe d’une grande brillance à son maximum (analogue aux 7 étoiles principales de la Grande Ourse) à une extinction progressive
(invisible à l’œil nu pendant environ la moitié de son cycle). Ce phénomène exceptionnel lui a valu son nom.
Observation visuelle :
Mira (étoile variable)
Eridan
Cette constellation très longue et sinueuse figure un fleuve mythique (parfois identifié au Pô, parfois au Rhône) dans lequel serait tombé Phaëton à la fin de sa course aventureuse le jour où il avait tenté de conduire le char de son père Phébus (le Soleil).
Le Bélier
(Aries)
Cette constellation du Zodiaque évoque le fameux bélier qui était couvert de la Toison d’Or que les argonautes allèrent conquérir avec le navire Argo (énorme constellation qui a été découpée en Poupe, Carène et Voiles au XVIIIème siècle pour des raisons pratiques).
Le Taureau
(Taurus)
Inspirée par la légende d’Europe, le Taureau (métamorphose de Zeus pour la séduire) est une constellation du Zodiaque. Elle est caractérisé par le V formé par l’amas très étendu des Hyades qui forme sa tête, avec Aldébaran représentant
son oeil droit, d’une couleur orangée très caractéristique (c’est une « géante rouge », étoile en fin de vie). Ce rapprochement montre bien le caractère arbitraire des constellations car Aldébaran (65 al environ) est deux fois plus
proche que les Hyades (130 al environ) avec lesquels on l’associe. Les Pléïades (M45) sont un petit amas d’étoiles jeunes bleutées (50 à 100 millions d’années seulement) et, suivant son acuité visuelle, on peut distinguer de 5 à
9 étoiles à l’oeil nu dans ce groupe qui constitue un test. Le Taureau illustre bien l’évolution des étoiles : avec les « jeunes » Pléïades, la « vieille » Aldébaran, et la fameuse nébuleuse du Crabe (M1), véritable « cadavre » stellaire
issu de l’explosion violente d’une supernova observée le 4 juillet 1054 par les chinois. Jupiter est actuellement dans cette constellation.
Observation visuelle* :
Aldébaran (géante rouge), Les Péïades/
M45 (amas ouvert).
Observation avec instruments (lunette/télescope) :
M1 (nébuleuse, reste de supernova)
Orion
De l’avis de nombreux astronomes, Orion est la plus belle constellation du ciel avec sa silhouette humaine facilement identifiable. Dans le ciel, ce chasseur affronte le Taureau muni d’une toison et d’une massue. Selon la légende,
Diane le fit piquer par le Scorpion pour calmer ses ardeurs amoureuses (ces deux constellations, opposées sur la voûte céleste ne peuvent jamais se voir simultanément). Son amour secret avec Eos (Aurore), déesse des crépuscules,
fut révélé par Apollon à leur grande honte et cela expliquerait le rougissement du ciel au crépuscule quand Orion apparaît dans le ciel d’automne. A l’inverse quand le printemps voit disparaître Orion du ciel avant le matin, Aurore
pleure son amour absent et cela provoquerait l’apparition de la rosée matinale… Comme Orion est au méridien (plein sud) en milieu de nuit vers Noël, les trois étoiles qui forment sa ceinture sont parfois appelées « les rois mages ».
Dans son baudrier se situe la nébuleuse M42, la plus belle et le plus brillante du ciel boréal, où de nouvelles étoiles sont en train de naître. Orion étant la constellation la plus remarquable du ciel d’hiver, on peut facilement
repérer toutes ses voisines en parcourant le « Grand G de l’hiver » qui lie les étoiles les plus brillantes du ciel à cette époque : Aldébaran, Capella, Castor, Pollux, Procyon (non visible sur la carte), Sirius, Rigel, Bellatrix et
Betelgeuse. On peut remarquer les différences de nuances entre ces étoiles, certaines étant plutôt orangées (Aldébaran et Betelgeuse notamment qui sont de vieilles géantes rouges), d’autres bleutées (Sirius, Rigel et Bellatrix).
Observation visuelle* :
Aldébaran (géante rouge), Les Péïades/
M45 (amas ouvert).
Observation avec instruments (lunette/télescope) :
M1 (nébuleuse, reste de supernova)
Le Cocher
(Auriga)
La référence mythologique grecque de cette constellation n’est pas très claire (multiples versions) et peut-être faut-il plutôt remonter à des sources antérieures pour y voir la référence au « char » que les babyloniens plaçaient à cette
endroit en nommant « cocher » son étoile principale. Aujourd’hui nommée Capella (la chèvre) elle est censée représenter la chèvre Amalthée qui servit de nourrice à Zeus. Comme la Voie Lactée traverse cette constellation, on peut y
observer de nombreux objets dont les trois amas ouverts signalés ci-dessous (dans l’ordre de leur place dans le ciel, de l’extérieur vers l’intérieur).
Observation aux jumelles* :
M37 (amas ouvert),
M36 (amas ouvert),
M38 (amas ouvert)
Les Gémeaux
(Gemini)
Inspirée par la légende des deux demi-frères Castor et Pollux, cette constellation du Zodiaque évoquent deux silhouettes humaines côte à côte. Leur nom sont maintenant utilisés pour leur deux étoiles principales figurant leurs têtes.
A savoir : pour les nommer sans erreur, il suffit de se souvenir que Castor, avec un « C », est du côté de Capella (du Cocher, voir plus haut). Dans les pieds de Castor, on peut facilement situer l’amas ouvert M35 assez remarquable
(analogue à ceux du Cocher).
Observation aux jumelles* :
M37 (amas ouvert), M365(amas ouvert), M38 (amas ouvert)
Le Grand Chien
(Canis Major)
La constellation du Chien qui accompagne le chasseur Orion contient Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel nocturne. Appelée auparavant Canicula chez les romains (Canis = chien), elle nous a donné le terme « canicule » car en cette période la plus chaude de l’été, elle leur apparaissait brièvement à l’aube. Elle est tellement brillante que les turbulences atmosphériques nous la font souvent voir comme dans un clignotement de couleurs variées. Dans la constellation voisine du Petit Chien, l’étoile principale Procyon doit son nom au fait qu’elle se lève un peu avant l’apparition du Grand Chien (Pro Cyon = avant le chien en grec).