Lancement d’Artémis 1 réussi !
Après les reports de lancement du 29 août puis du 2 septembre pour des problèmes techniques, et l’abandon du 23 septembre en raison de la météo défavorable, Artémis 1 a pu décoller le 16 novembre dernier avec le 1er tir du lanceur lourd SLS, retardé par un dernier petit souci technique, propulsant la capsule Orion et son module de service européen vers la Lune. Tout s’est bien déroulé pour la suite de cette mission de la Nasa, la 1ère du programme Artémis qui doit ramener l’Homme sur la Lune en principe en 2025, et le vaisseau a été injecté en orbite lunaire suite à deux manœuvres les 21 et 25, une trajectoire très elliptique qu’il parcourt en 6 jours. Au moment où nous écrivons ces lignes, il a commencé ses opérations de désorbitation qui doivent le ramener vers la Terre pour le 11 décembre. A cette date nous pourrons assister en direct à sa délicate rentrée atmosphérique avec une technique de rebond pour ralentir la capsule puis l’utilisation d’un nouveau bouclier thermique pour la protéger de la chaleur intense lors de sa descente vers l’Océan Pacifique. Espérons que tout se déroulera comme prévu et que le programme pourra se poursuivre selon le planning prévu avec les deux prochaines missions habitées en 2024 et 2025.

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Comme tous les observateurs du ciel, nous savons que la principale difficulté pour apprécier une belle nuit étoilée (et tous les objets diffus qu’elle recèle) est la possibilité de nous prémunir de toutes les pollutions lumineuses produites par nos éclairages trop nombreux et trop puissants. Le but de l’ANPCEN est justement de préserver l’environnement nocturne et de réduire les nuisances lumineuses pour que nous retrouvions enfin de belles nuits noires.

Carte du ciel Memosky : il nous en reste un petit stock. Pour en commander, veuillez nous contacter.

Lever et coucher du Soleil
Date
Aube
Lever
Coucher
Nuit
1er décembre
7h07
8h17
17h18
18h28
15 décembre
7h19
8h30
17h17
18h28
31 décembre
7h26
8h37
17h26
18h37

Phases de la Lune
Phase
Date
Lever
Coucher
Premier quartier
30 novembre
14h00
0h42 (le 01/12)
Pleine Lune
8 décembre
17h15
9h52 (le 9)
Dernier quartier
16 décembre
0h16
13h29
Nouvelle Lune
23 décembre
8h57
17h07
Premier quartier
30 décembre
13h06
2h09 (le 31)

Phénomènes célestes remarquables du mois (et planètes)
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
Date et horaire(s)
Phénomène
Description
Observ.
01/12 18h-0h30
conjonction
La Lune gibbeuse (64%) est assez proche (environ 5°) de la très brillante Jupiter. Le lendemain, elle sera passée de l’autre côté de la planète (à l’Est), ce qui permet de constater son mouvement assez rapide autour de la Terre (environ 12° par jour).
visuelle
04/12 18h30-22h30
alignement
D’Ouest en Est, Saturne, Jupiter, la Lune gibbeuse et Mars matérialisent la ligne de l’écliptique dans le ciel. C’est en fait la représentation de la trajectoire annuelle du Soleil dans le ciel, traversant les constellations du Zodiaque, et la zone où circulent également les planètes et la Lune devant la voûte étoilée.
visuelle
07/12 18h-6h
conjonction
La pleine Lune s’est levée est assez proche (environ 5°) de Mars bien reconnaissable à sa couleur orangée et très brillante dans le ciel car proche de son opposition. Elle s’en rapprochera toute la nuit au point de l’occulter en fin de nuit (voir ci-dessous).
visuelle
08/12 6h11-7h07
opposition
occultation
Tous les 2 ans environ (780 jours) Mars est en opposition, c’est à dire qu’il se trouve dans le ciel à l’opposé du Soleil, ce qui correspond au fait que la Terre plus rapide sur son orbite que Mars passe entre le Soleil et cette planète (qui met environ 2 ans à orbiter autour du Soleil d’où la périodicité de ce phénomène). Du fait de l’ellipticité des orbites, cela ne correspond pas exactement à distance minimale entre le deux planètes à quelques jours près. Cette année la distance minimale est le 1er décembre à environ 81 millions de km. C’est souvent la période choisie pour envoyer des missions d’exploration vers la planète rouge pour bénéficier du trajet le plus court, prenant environ 6 mois, mais il n’y en a pas eu cette année : en raison de la guerre en Ukraine et de l’arrêt de la coopération spatiale avec les russes, excepté pour l’ISS, qui a annulé l’envoi de la mission européenne ExoMars 2022 par une fusée russe Proton prévu en septembre. L’opposition se produira exactement à 6h35 alors que la planète sera invisible car, par une curieuse coïncidence, elle sera à ce moment occultée par la pleine lune. Le limbe lunaire masquera Mars aux horaire indiqués ci-contre. Si ces occultations ne sont pas très rares (il y en avait déjà une le 22 juin), elles ne sont observable que depuis une partie de la Terre, un peu comme les éclipses de Soleil (en juin c’était dans le sud Pacifique et en Antarctique). Mais cette fois, ce sera sur une grande partie de l’hémisphère nord, des USA à l’Ouest de l’Europe et la Lune passera très franchement devant Mars (alors qu’elle n’est souvent que brièvement occultée près de la bordure du limbe). Cette triple coïncidence de l’occultation avec l’opposition et la pleine lune doit être plus rare. Attention : pour son observation, prévoir un site à l’horizon dégagé vers l’Ouest car les astres ne seront pas très hauts, passant de 25° à 15° environ. Voir ce schéma de l’occultation.
visuelle
14/12 18h30-7h
(plutôt avant 23h)
étoiles filantes
Si on en croit les prévisions des spécialistes, le 14/12 devrait voir le maximum de l’essaim des Géminides avec peut-être 120 à l’heure, mais la Lune gibbeuse (65%) gênera leur observation à partir de son lever vers 23h. Il vaut mieux essayer de les voir avant. Leur nom indique qu’elles semblent provenir d’un point située dans la région des Gémeaux mais pour observer les étoiles filantes, il suffit d’essayer d’embrasser du regard la plus grande portion de ciel possible (plutôt côté Est). Les essaims de météorites correspondent au passage de la Terre dans une « trace sale » laissée par une comète. Pour les géminides, c’est 3200 Phaeton, un astéroïde, qui est sans doute un noyau de comète « éteinte » ayant laissé derrière elle ces petits graviers que nous percutons.
visuelle
21/12 22h42m14s
solstice
d’hiver
Dans l’hémisphère nord, c’est le jour le plus court de l’année (environ 8h30 en France). C’est à dire que le Soleil s’est écarté au maximum au sud de l’équateur, qu’il se lève presque au Sud-Est et se couche vers le Sud-Ouest. On peut remarquer cette situation en repérant sa position sur l’horizon au moment de son coucher ou de son lever, pour constater qu’elle atteint son décalage maximum vers le Sud (attention : poursuivre l’observation sur une certaine durée car durant les 5j avant et 5j après la position semble pratiquement « stationnaire »). C’est l’inclinaison de l’écliptique par rapport à l’équateur (donc l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par rapport à son orbite autour du Soleil) qui provoque le phénomène des saisons, inversé entre l’hémisphère nord et le sud (là-bas c’est le début de l’été).
calendrier
26/12 18h-21h
conjonction
Si l’on dispose d’un horizon Sud-Ouest bien dégagé (seulement 15° de hauteur à 19h) on pourra voir dès le crépuscule le croissant de Lune (16%) assez proche de Saturne (environ 5°) avant que les deux astres ne se couchent.
visuelle
29/12 18h-18h30
conjonction
Si l’on dispose d’un horizon Sud-Ouest bien dégagé (seulement 5° de hauteur à 18h) on pourra voir dans les lueurs du crépuscule la très brillante Vénus très proche (environ 1,5°) de la plus discrète Mercure. ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
29/12 18h-0h30
conjonction
Le presque premier quartier de Lune (47%) est assez proche (environ 4°) de la très brillante Jupiter.
visuelle
Horaire(s)
Planète
Conditions d’observation
Observ.
2ème quinzaine
après 18h
Mercure
Cette planète est toujours difficile à observer en raison de sa proximité au Soleil et c’est particulièrement le cas en ce mois de décembre. On pourra juste l’apercevoir brièvement dans les lueurs du crépuscule en fin de mois, notamment pour sa conjonction serrée avec Vénus le 29 (voir ci-dessus). ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
2ème quinzaine
après 18h
Vénus
Comme pour Mercure, Vénus nous revient dans le ciel du soir à partir du 15 environ dans les lueurs du crépuscule. S’écartant progressivement du Soleil, elle deviendra observable dans de meilleures conditions en janvier. ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
Tout le mois
en début de nuit
(coucher 6h30 le 31)
Mars
Mars est dans une période d’observation très favorable car en opposition le 8, donc au plus proche de la Terre (le 1er) ce qui rend cette petite planète un mieux discernable dans les lunettes et les télescopes en révélant quelques détails de sa surface. Bien reconnaissable à sa couleur orangée elle est aussi particulièrement brillante de le ciel (mag ~-1.8/-1.2). En début de mois, il vaut mieux la laisser un peu monter dans le ciel (23° à 20h le 1er, passage au méridien sud à 1h30 70°, à 22h45 le 31).
visuelle
Tout le mois avant
2h(1er) / 0h30(31)
Jupiter
La période d’observation favorable de cette planète se termine car elle culmine au méridien dès le début de nuit au début du mois (43° à 20h15 le 1er). Il faut donc préférer le début de nuit et le début de mois. Equipé d’une bonne paire de jumelles, ou mieux d’une petite lunette (ou télescope),il est assez facile de discerner ses 4 principaux satellites dits « galiléens » (car découverts par Galilée en 1610) : Io, Europe, Ganymède et Callisto, leur position variant en quelques dizaines de minutes.
visuelle
Tout le mois avant
22h30(1er) / 21h(31)
Saturne
Lla situation est plus défavorable que celle de Jupiter car la période favorable d’observation déjà bien dépassée, Saturne ayant déjà largement dépassé sa culmination Sud dès le début de nuit et basse vers le Sud-Ouest (seulement 22° de hauteur le 1er à 20h). Préférer les observations tôt en début de nuit et tôt dans le mois.
visuelle
Début de mois entre 17h50 et 19h30
ISS
CSS
Pendant une dizaine de jours, la Station Spatiale Internationale (ISS) peut être observée en soirée pour un (ou deux) passage(s), comme un point très lumineux traversant le ciel de l’Ouest vers l’Est, en environ 5-8mn (selon la longueur de son trajet, disparaissant dans l’ombre de la Terre). Les horaires suivants sont ceux du début de l’observation : (1) 17h50, (2) 18h39, (3) 17h51 et 19h28, (4) 18h39, (5) 17h51 et 19h29, (6) 18h40, (7) 17h52, (8) 18h42, et (9) 17h53. Ces horaires varient selon votre localisation géographique. Vous pouvez les vérifier sur ce site : HeavensAbove Idem pour la Station Spatiale Chinoise (CSS) ou Tianhe nettement moins brillante car plus petite, jusqu’au 12 décembre (voir horaires sur le site).
visuelle
ATTENTION AU SOLEIL: il ne faut jamais braquer un instrument optique dans la direction du Soleil, même au lever ou au coucher, car c’est très dangereux pour les yeux (risque de brûlure de la rétine, indolore car la rétine n’est pas sensible à la douleur, mais qui peut conduire à une cécité irréversible). Pour observer une éclipse, des équipement spéciaux (lunettes spéciales, filtres pour les jumelles, lunettes, télescopes, objectifs photo) sont obligatoires

Principales constellations du soir et objets remarquables
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
Le Verseau (Aquarius)
et Le Poisson Austral
(Piscis Austrinus)
Cette constellation du Zodiaque évoque Ganymède, jeune garçon enlevé par Jupiter pour servir l’eau à sa table. Le Poisson Austral (nommé ainsi pour le distinguer de la constellation des Poissons) nage en remontant le filet d’eau qui
s’écoule de la cruche du Verseau. On y trouve l’étoile très brillante (presque égale à Deneb en magnitude) Fomalhaut, « la bouche du poisson » en arabe. Des observations dans l’infrarouge ont démontré la présence autour d’elle d’un
disque de « poussière » indiquant que c’est une étoile assez jeune (200 à 300 millions d’années) susceptible de posséder des planètes en orbite (peut-être en cours de formation).
Observation aux jumelles* :
M2 (amas globulaire)
Pégase
(Pégasus)
Constellation « vedette » du ciel de l’automne, il nous raconte la légende d’Andromède avec les constellations voisines Céphée, Cassiopée, Andromède, Persée et la Baleine (en fait le « monstre marin » pour les Grecs). Pégase est né de
la rencontre du sang de la Méduse (à la tête tranchée par Persée) et de l’eau de mer. Il est représenté dans le ciel jaillissant de l’eau et les constellations situées sous lui sont des éléments aquatiques (les Poissons et la Baleine).
Il est facilement reconnaissable au « grand carré » qu’il forme dans le ciel, vide de toute étoile brillante. L’amas globulaire M15 signalé ci-dessous est assez petit.
Sur la carte nous avons signalé l’étoile 51 de cette constellation (cette numérotation correspond à la cartographie de Flamsteed publiée au XVIIIème siècle par cet astronome anglais contemporain de Newton). En effet, c’est autour
d’elle qu’orbite la première exoplanète découverte en 1995 par une équipe franco-suisse à l’aide du télescope de 1,93m de l’Observatoire de Haute-Provence. Ella a été baptisée officiellement « Helvetios » en décembre 2015 par l’UAI.
Une exoplanète est une planète orbitant autour d’une autre étoile que notre Soleil. On ne peut connaître son existence que par des méthodes indirectes, nos technologies actuelles ne permettant pas de les « voir » directement. A ce
jour, nous connaissons environ 4.880 exoplanètes, mais environ 7.500 observations sont en attente de confirmation, notamment certaines détectées par les sonde spécialisée Kepler (Nasa) et Corot (ESA). D’après des extrapolations statistiques
à partir des exoplanètes découvertes, notre galaxie, la Voie Lactée, compterait probablement au moins 1000 milliards de planètes.
Observation visuelle* :
M15 (amas globulaire)
Andromède
(Andromeda)
Fille de Céphée et Cassiopée, sa mère qui vanta tant sa beauté qu’elle attira le courroux de Poséïdon sur cette princesse. Vouée à périr sous les crocs du monstre marin, enchaînée à un rocher face à la mer, elle ne dut son salut qu’au
courage de Persée (et la rapidité de Pégase). L’objet M31 qu’on y trouve est tout à fait extraordinaire : c’est la grande galaxie la plus proche de nous, mais à près de 2,5 millions d’années-lumière, c’est l’objet le plus lointain
que l’on puisse observer à l’œil nu. Si notre vue était plus sensible, nous la verrions comme une très grande ellipse dans le ciel (environ 6 fois la taille de la pleine lune en longueur).
Observation visuelle* :
M31 (galaxie)
Persée
(Perseus)
Héros (en grec « le pilleur ») qui a sauvé la vie d’Andromède. D’après la légende, il tombe amoureux de cette princesse et obtient de son père Céphée la promesse de l’épouser s’il arrive à la sauver. La seule solution qu’il trouve alors
est d’aller tuer la Méduse, dont la simple vue « pétrifiait » (au sens littéral : « transformait en pierre »), et de lui couper la tête pour la mettre dans un sac. Le sang ayant coulé jusqu’à la mer donna naissance à Pégase sur lequel
il chevauche à tire d’ailes pour arriver juste au moment où le monstre marin (la Baleine) allait dévorer Andromède. En sortant la tête de la Méduse du sac, il pétrifie le monstre au moment où il jaillit des flots pour saisir sa victime.
Dans le ciel, Persée est représenté tenant à la main la tête de la Méduse figurée par Algol (l’Ogre) et le petit amas qui l’entoure. Il est curieux de noter que la variation d’éclat d’une étoile (en 3j environ ici), mystérieuse dans
l’Antiquité a pu conduire à la considérer comme malfaisante ou au contraire admirable (voir Mira de la Baleine). L’objet M34 indiqué ci-dessous est un amas ouvert dont la grande taille rend le repérage très facile, presque à mi-chemin
entre l’étoile Gamma d’Andromède (une double orange/bleue intéressante au télescope) et Algol.
Observation aux jumelles* :
M33 (galaxie spirale)
Le Triangle
(Triangulum)
Cette petite constellation serait sans intérêt si on n’y trouvait M33, autre grande galaxie de notre groupe local, comme M31. Située à une distance comparable, elle est plus difficile à voir car elle se présente de face, donc avec
une luminosité beaucoup plus diffuse. Elle serait visible à l’oeil nu dans un ciel de très bonne qualité (sans pollution lumineuse).
Observation aux jumelles* :
M33 (galaxie spirale)
Les Poissons
(Pisces)
Cette constellation du Zodiaque est inspirée de la légende d’Aphrodite et d’Eros qui, effrayés par le monstre Typhon pendant leur bain, se transformèrent en deux poissons attachés par la queue pour ne pas se perdre (c’est aussi de cette façon que les poissons étaient vendus à l’étal du marché dans l’Antiquité). Difficiles à discerner car leurs étoiles ne sont pas très brillantes, ils sont situés de part et d’autre du « grand carré » de Pégase. Le « V » qu’ils forment pointe presque juste sur la fameuse étoile Mira de la Baleine. Jupiter est actuellement dans cette constellation.
La Baleine
(Cetus)
Cette constellation était en fait le « monstre marin » (Cetus, d’où vient « cétacé ») mais les chrétiens et Jonas sont passés par là… Son étoile Mira (l’Admirable, la Magnifique), située en son milieu (et pointée par le « V » des Poissons)
est particulièrement remarquable car c’est une étoile variable à période très longue (11 mois environ) qui passe d’une grande brillance à son maximum (analogue aux 7 étoiles principales de la Grande Ourse) à une extinction progressive
(invisible à l’œil nu pendant environ la moitié de son cycle). Ce phénomène exceptionnel lui a valu son nom.
Observation visuelle :
Mira (étoile variable)
Eridan
Cette constellation très longue et sinueuse figure un fleuve mythique (parfois identifié au Pô, parfois au Rhône) dans lequel serait tombé Phaëton à la fin de sa course aventureuse le jour où il avait tenté de conduire le char de son père Phébus (le Soleil). La comète 46P est dans cette constellation en début de mois.
Le Bélier
(Aries)
Cette constellation du Zodiaque évoque le fameux bélier qui était couvert de la Toison d’Or que les argonautes allèrent conquérir avec le navire Argo (énorme constellation qui a été découpée en Poupe, Carène et Voiles au XVIIIème siècle pour des raisons pratiques).
Le Taureau
(Taurus)
Inspirée par la légende d’Europe, le Taureau (métamorphose de Zeus pour la séduire) est une constellation du Zodiaque. Elle est caractérisé par le V formé par l’amas très étendu des Hyades qui forme sa tête, avec Aldébaran représentant
son oeil droit, d’une couleur orangée très caractéristique (c’est une « géante rouge », étoile en fin de vie). Ce rapprochement montre bien le caractère arbitraire des constellations car Aldébaran (65 al environ) est deux fois plus
proche que les Hyades (130 al environ) avec lesquels on l’associe. Les Pléïades (M45) sont un petit amas d’étoiles jeunes bleutées (50 à 100 millions d’années seulement) et, suivant son acuité visuelle, on peut distinguer de 5 à
9 étoiles à l’oeil nu dans ce groupe qui constitue un test. Le Taureau illustre bien l’évolution des étoiles : avec les « jeunes » Pléïades, la « vieille » Aldébaran, et la fameuse nébuleuse du Crabe (M1), véritable « cadavre » stellaire
issu de l’explosion violente d’une supernova observée le 4 juillet 1054 par les chinois. Mars est actuellement dans cette constellation.
Observation visuelle* :
Aldébaran (géante rouge), Les Péïades/
M45 (amas ouvert).
Observation avec instruments (lunette/télescope) :
M1 (nébuleuse, reste de supernova)
Orion
De l’avis de nombreux astronomes, Orion est la plus belle constellation du ciel avec sa silhouette humaine facilement identifiable. Dans le ciel, ce chasseur affronte le Taureau muni d’une toison et d’une massue. Selon la légende,
Diane le fit piquer par le Scorpion pour calmer ses ardeurs amoureuses (ces deux constellations, opposées sur la voûte céleste ne peuvent jamais se voir simultanément). Son amour secret avec Eos (Aurore), déesse des crépuscules,
fut révélé par Apollon à leur grande honte et cela expliquerait le rougissement du ciel au crépuscule quand Orion apparaît dans le ciel d’automne. A l’inverse quand le printemps voit disparaître Orion du ciel avant le matin, Aurore
pleure son amour absent et cela provoquerait l’apparition de la rosée matinale… Comme Orion est au méridien (plein sud) en milieu de nuit vers Noël, les trois étoiles qui forment sa ceinture sont parfois appelées « les rois mages ».
Dans son baudrier se situe la nébuleuse M42, la plus belle et le plus brillante du ciel boréal, où de nouvelles étoiles sont en train de naître. Orion étant la constellation la plus remarquable du ciel d’hiver, on peut facilement
repérer toutes ses voisines en parcourant le « Grand G de l’hiver » qui lie les étoiles les plus brillantes du ciel à cette époque : Aldébaran, Capella, Castor, Pollux, Procyon (non visible sur la carte), Sirius, Rigel, Bellatrix et
Betelgeuse. On peut remarquer les différences de nuances entre ces étoiles, certaines étant plutôt orangées (Aldébaran et Betelgeuse notamment qui sont de vieilles géantes rouges), d’autres bleutées (Sirius, Rigel et Bellatrix).
Observation aux jumelles* :
M37 (amas ouvert),
M36 (amas ouvert),
M38 (amas ouvert)
Le Cocher
(Auriga)
La référence mythologique grecque de cette constellation n’est pas très claire (multiples versions) et peut-être faut-il plutôt remonter à des sources antérieures pour y voir la référence au « char » que les babyloniens plaçaient à cette
endroit en nommant « cocher » son étoile principale. Aujourd’hui nommée Capella (la chèvre) elle est censée représenter la chèvre Amalthée qui servit de nourrice à Zeus. Comme la Voie Lactée traverse cette constellation, on peut y
observer de nombreux objets dont les trois amas ouverts signalés ci-dessous (dans l’ordre de leur place dans le ciel, de l’extérieur vers l’intérieur).
Observation aux jumelles* :
M37 (amas ouvert),
M36 (amas ouvert),
M38 (amas ouvert)
Les Gémeaux
(Gemini)
Inspirée par la légende des deux demi-frères Castor et Pollux, cette constellation du Zodiaque évoquent deux silhouettes humaines côte à côte. Leur nom sont maintenant utilisés pour leur deux étoiles principales figurant leurs têtes.
A savoir : pour les nommer sans erreur, il suffit de se souvenir que Castor, avec un « C », est du côté de Capella (du Cocher, voir plus haut). Dans les pieds de Castor, on peut facilement situer l’amas ouvert M35 assez remarquable
(analogue à ceux du Cocher).
Observation aux jumelles* :
M35 (amas ouvert)
Le Grand Chien
(Canis Major)
La constellation du Chien qui accompagne le chasseur Orion contient Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel nocturne. Appelée auparavant Canicula chez les romains (Canis = chien), elle nous a donné le terme « canicule » car en cette période la plus chaude de l’été, elle leur apparaissait brièvement à l’aube. Elle est tellement brillante que les turbulences atmosphériques nous la font souvent voir comme dans un clignotement de couleurs variées. Dans la constellation voisine du Petit Chien, l’étoile principale Procyon doit son nom au fait qu’elle se lève un peu avant l’apparition du Grand Chien (Pro Cyon = avant le chien en grec).