Lancement de la mission européenne JUICE
Si tout se passe comme prévu, c’est le 13 avril qu’une fusée Ariane 5 doit lancer de Kourou la sonde JUICE de l’ESA (Agence Spatiale Européenne). Elle arrivera dans le système jovien en 2031 mais pour une fois l’objectif n’est pas la planète Jupiter elle-même mais trois de ses quatre satellites galiléens : Europe, Callisto et enfin Ganymède, le plus gros autour duquel elle se mettra en orbite pour presque 1 an à partir de fin 2034. Leur point commun est de contenir beaucoup de glace dans leur croûte et probablement un océan plus en profondeur. Avec Mars, Encelade et Titan (deux satellites de Saturne), ils font donc partie des rares régions « habitables » du Système Solaire, c’est à dire hébergeant de l’eau liquide, donc une configuration favorable à l’apparition et au développement de la vie…

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Comme tous les observateurs du ciel, nous savons que la principale difficulté pour apprécier une belle nuit étoilée (et tous les objets diffus qu’elle recèle) est la possibilité de nous prémunir de toutes les pollutions lumineuses produites par nos éclairages trop nombreux et trop puissants. Le but de l’ANPCEN est justement de préserver l’environnement nocturne et de réduire les nuisances lumineuses pour que nous retrouvions enfin de belles nuits noires.

Carte du ciel Memosky : il nous en reste un petit stock. Pour en commander, veuillez nous contacter.

Lever et coucher du Soleil
Date
Aube
Lever
Coucher
Nuit
1er avril
6h35
7h40
20h26
21h31
15 avril
6h07
7h15
20h44
21h52
30 avril
5h38
6h50
21h03
22h15

Phases de la Lune
Phase
Date
Lever
Coucher
Premier quartier
29 mars
12h20
5h03 (le 30)
Pleine Lune
6 avril
21h04
8h03 (le 7)
Dernier quartier
13 avril
4h05
12h19
Nouvelle Lune
20 avril
7h15
21h29
Premier quartier
27 avril
12h09
4h10 (le 28)

Phénomènes célestes remarquables du mois (et planètes)
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
Date et horaire(s)
Phénomène
Description
Observ.
11/04 21h30-0h
rapprochement
La très brillante Vénus est proche (environ 2°) de l’amas des Pléiades (ou M45).
visuelle
16/04 6h-6h30
conjonction
Si l’on dispose d’un horizon Est bien dégagé (seulement 5° de hauteur à 6h30) on peut essayer de voir dans les lueurs de l’aube le croissant de Lune (20%) se lever sous Saturne (environ 4°). ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
20/04 3h34-8h59
éclipse de Soleil
Il s’agit d’une éclipse hybride c’est à dire qu’elle totale ou annulaire selon le lieu d’observation sur la ligne de totalité. Elle ne sera absolument pas visible en métropole car se déroulant dans la zone Océanie-Australie. Seuls nos compatriotes de Nouvelle Calédonie pourront l’observer (partielle).
non
22/04 22h-6h
étoiles
filantes
C’est dans la 2ème moitié de cette nuit que les spécialistes prédisent le maximum de l’essaim des Lyrides, avec peut-être une vingtaine à l’heure . Ls les conditions de visibilité seront bonnes car il n’y aura qu’un petit croissant de Lune (8%) qui se couchera dès minuit. Même si elles semblent provenir d’un point situé dans la constellation de Lyre (d’où leur nom), entre Vega et Hercule, il n’y a pas de direction à privilégier. Pour augmenter les chances d’en voir, le mieux est de s’allonger pour embrasser du regard la plus grande portion de ciel possible. Comme toutes les étoiles filantes, il s’agit de petits corps (le plus souvent de la taille d’un gravier) qui « brûlent » en pénétrant dans la haute atmosphère. A noter que c’est le plus vieille essaim d’étoiles filantes connues car on a des références historiques vieilles de plus de 2.600 ans (687 av JC où des astronomes chinois ont noté leur observation du 16 mars : « au milieu de la nuit des étoiles sont tombées comme de la pluie »).
visuelle
23/04 21h30-0h
conjonction
Dès le crépuscule, on pourra voir le fin croissant de Lune (15%) proche de la très brillante Vénus (3° environ). La conjonction la plus serrée a lieu en fait en début d’après-midi (vers 14h) et si le ciel est clair on peut essayer de l’observer en plein jour car aussi bien la Lune que Vénus sont visibles dans la journée à l’œil nu si le ciel est très transparent. Le plus simple est de chercher d’abord la Lune (à l’Est à environ 50° de hauteur) puis Vénus juste sous le croissant (en s’aidant éventuellement d’une paire de jumelles). ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
25/04 22h-2h
conjonction
Le gros croissant de Lune (31%) est assez proche de Mars (environ 5°) bien reconnaissable à sa couleur orangée même si son éclat n’est plus fort que celui des étoiles les plus brillantes (elle s’est beaucoup éloignée de nous depuis l’opposition de décembre). La situation est analogue le lendemain soir.
visuelle
Horaire(s)
Planète
Conditions d’observation
Observ.
1ère quinzaine avant 21h30 (1er) / 22h30 (le 15)
Mercure
Sa proximité du Soleil et sa faible luminosité rendent toujours cette planète difficile à observer. Mais elle atteindra son élongation (distante ce au Soleil) Est maximum le 11 ce qui facilite son observation dans les lueurs du crépuscule pendant une quinzaine de jours autour de cette date. ATTENTION AU SOLEIL !
visuelle
Tout le mois, avant
23h30 (1er) / 0h30 (le 30)
Vénus
Au fil des jours la très brillante Vénus s’écarte du Soleil donc se montre de plus en plus haute dans le ciel du soir et se couche de plus en plus tard.
visuelle
Tout le mois, avant
3h30 (1er) / 2h30 (le 30)
Mars
Depuis son opposition de décembre, Mars s’est beaucoup éloignée de nous donc son éclat a beaucoup diminué (comparable aux étoiles les plus brillantes) mais on peut facilement la reconnaître à sa couleur orangée.
visuelle
Tout le mois
Jupiter
Cette planète est trop proche du Soleil pour être observable, se couchant dès le début de nuit.
non
Tout le mois, après
5h30 (le 15) / 5h (le 30)
Saturne
Cette planète est de retour dans le ciel du matin à la fin du mois mais elle n’y fait qu’une courte apparition dans les lueurs de l’aube.
visuelle
Tout début de mois
le soir entre
21h et 22h30
ISS
Comme fin mars, pendant quelques jours la Station Spatiale Internationale (ISS) peut être observée en soirée pour un (ou deux) passage(s), comme un point très lumineux traversant le ciel de l’Ouest vers l’Est, en environ 5-6mn. Les horaires suivants sont ceux du début de l’observation : (01) 21h16, (02) 22h05, et (03) 21h16. Ces horaires varient selon votre localisation géographique. Vous pouvez les vérifier pour votre site sur Heavens Above.
visuelle
ATTENTION AU SOLEIL: il ne faut jamais braquer un instrument optique dans la direction du Soleil, même au lever ou au coucher, car c’est très dangereux pour les yeux (risque de brûlure de la rétine, indolore car la rétine n’est pas sensible à la douleur, mais qui peut conduire à une cécité irréversible). Pour observer une éclipse, des équipement spéciaux (lunettes spéciales, filtres pour les jumelles, lunettes, télescopes, objectifs photo) sont obligatoires

Principales constellations du soir et objets remarquables
Nota : le mode d’observation proposé est le minimal mais il est évident qu’un équipement plus performant permet une meilleure observation (un phénomène observable à l’œil nu sera mieux vu avec une paire de jumelles, un autre accessible aux simples jumelles sera mieux appréciable dans un petit télescope).
Orion
De l’avis de nombreux astronomes, Orion est la plus belle constellation du ciel avec sa silhouette humaine facilement identifiable. Dans le ciel, ce chasseur affronte le Taureau muni d’une toison et d’une massue. Selon la légende,
Diane le fit piquer par le Scorpion pour calmer ses ardeurs amoureuses (ces deux constellations, opposées sur la voûte céleste ne peuvent jamais se voir simultanément). Son amour secret avec Eos (Aurore), déesse des crépuscules,
fut révélé par Apollon à leur grande honte et cela expliquerait le rougissement du ciel au crépuscule quand Orion apparaît dans le ciel d’automne. A l’inverse quand le printemps voit disparaître Orion du ciel avant le matin, Aurore
pleure son amour absent et cela provoquerait l’apparition de la rosée matinale… Comme Orion est au méridien (plein sud) en milieu de nuit vers Noël, les trois étoiles qui forment sa ceinture sont parfois appelées « les rois mages ».
Dans son baudrier se situe la nébuleuse M42, la plus belle et le plus brillante du ciel boréal, où de nouvelles étoiles sont en train de naître. Orion étant la constellation la plus remarquable du ciel d’hiver, on peut facilement
repérer toutes ses voisines en parcourant le « Grand G de l’hiver » qui lie les étoiles les plus brillantes du ciel à cette époque : Aldébaran, Capella, Castor, Pollux, Procyon (non visible sur la carte), Sirius, Rigel, Bellatrix et
Betelgeuse. On peut remarquer les différences de nuances entre ces étoiles, certaines étant plutôt orangées (Aldébaran et Betelgeuse notamment qui sont de vieilles géantes rouges), d’autres bleutées (Sirius, Rigel et Bellatrix).
Observation aux jumelles* :
M37 (amas ouvert),
M36 (amas ouvert),
M38 (amas ouvert)
Le Cocher
(Auriga)
La référence mythologique grecque de cette constellation n’est pas très claire (multiples versions) et peut-être faut-il plutôt remonter à des sources antérieures pour y voir la référence au « char » que les babyloniens plaçaient à cette
endroit en nommant « cocher » son étoile principale. Aujourd’hui nommée Capella (la chèvre) elle est censée représenter la chèvre Amalthée qui servit de nourrice à Zeus. Comme la Voie Lactée traverse cette constellation, on peut y
observer de nombreux objets dont les trois amas ouverts signalés ci-dessous (dans l’ordre de leur place dans le ciel, de l’extérieur vers l’intérieur).
Observation aux jumelles* :
M41 (amas ouvert),
M46>M37 (amas ouvert),
M36 (amas ouvert), M47 (amas ouvert)
Les Gémeaux
(Gemini)
Inspirée par la légende des deux demi-frères Castor et Pollux, cette constellation du Zodiaque évoquent deux silhouettes humaines côte à côte. Leur nom sont maintenant utilisés pour leur deux étoiles principales figurant leurs têtes. A savoir : pour les nommer sans erreur, il suffit de se souvenir que Castor, avec un « C
« , est du côté de Capella (du Cocher, voir plus haut). Dans les pieds de Castor, on peut facilement situer l’amas ouvert M35 assez remarquable (analogue à ceux du Cocher). Mars est actuellement dans cette constellation.
Observation visuelle* : M35 (amas ouvert)
Le Grand Chien
(Canis Major)
La constellation du Chien qui accompagne le chasseur Orion contient Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel nocturne. Appelée auparavant Canicula chez les romains (Canis = chien), elle nous a donné le terme « canicule
» car en cette période la plus chaude de l’été, elle leur apparaissait brièvement à l’aube. Elle est tellement brillante que les turbulences atmosphériques nous la font souvent voir comme dans un clignotement de couleurs variées. Dans la constellation voisine du Petit Chien, l’étoile principale Procyon doit son nom au fait qu’elle se lève un peu avant l’apparition du Grand Chien (Pro Cyon = avant le chien en grec). Comme la Voie Lactée longe le Grand Chien, cette région est riche en amas ouverts (M46 et M47 indiqués ci-dessous sont en fait dans la constellation de la Poupe). Au télescope on peut remarquer que M46, le plus fin des trois, contient une petite nébuleuse planétaire.
Observation visuelle* : M44 (amas ouvert)
Le Cancer
(Cancer)
C’est déjà une constellation du printemps qui apparaît. Constellation du Zodiaque, le Cancer n’a rien de remarquable car les étoiles qui le composent sont plutôt faibles. C’est surtout l’amas M44, très étendu et perceptible à l’oeil nu, qui permet habituellement de le situer.
Observation visuelle* : M44 (amas ouvert)
L’Hydre
(Hydra)
Selon plusieurs légende, ce serait l’Hydre de Lerne, monstre à 9 têtes qui repoussaient quand on les coupait. Elle fut vaincue par Hercule (constellation qui apparaît un peu plus tard dans la ciel). Malgré sa grande taille, cette constellation est assez difficile à identifier dans le ciel à cause de son parcours sinueux (c’est aussi le cas du fleuve Eridan situé près d’Orion). Ses deux constellations voisines, la Coupe et le Corbeau sont beaucoup plus reconnaissables avec leurs contours caractéristiques.
Le Lion
(Leo)
C’est la constellation principale du ciel de printemps, inspirée par le Lion de Némée de la légende d’Hercule. Constellation du Zodiaque, le Lion est facilement reconnaissable à la forme de « faucille
» dessinée par les étoiles de sa crinière et de son poitrail. Le ciel du printemps, qui nous éloigne de la Voie Lactée, est propice à l’observation de nombreuses galaxies (voir La Vierge ci-dessous). Plusieurs sont visibles juste sous le Lion et notamment le « couple » constitué par M65 et M66, faciles à situer.
Observation avec instruments (lunette/télescope) : M65–M66 (galaxies)
La Vierge
(Virgo)
C’est l’autre grande constellation du ciel de printemps. Il ne s’agit pas de la Vierge Marie des chrétiens mais d’une déesse annonçant les moissons (parfois identifiée comme Cérès mais aussi à de nombreuses autres…). Son étoile principale est d’ailleurs nommée Spica (l’épi). Dans cette région du ciel (entre la queue du Lion, la Chevelure de Bérénice et la Vierge), les télescopes permettent d’observer de très nombreuses galaxies, de petite taille apparente étant donnée leur distance importante à nous (dans les 40-50 millions d’années-lumière environ). C’est le fameux « amas de la Vierge « , un très large amas de galaxies (plusieurs centaines dans une zone d’environ 7 millions années-lumière) qui se fonde à grande échelle dans le « super-amas
» de la Vierge (plusieurs milliers de galaxies dans un rayon de plus de 100 millions d’années-lumière), dont feraient partie également la nôtre (la Voie Lactée) et ses voisines du groupe local (dont M31 et M33).
Observation avec instruments (lunette/télescope) : amas de la Vierge (galaxies)
La Chevelure de
Bérénice
(Coma Berenices)
Selon la légende c’est la longue chevelure que la princesse Bérénice a sacrifiée pour obtenir la victoire de son époux (et son frère) parti à la guerre. Comme pour le Cancer, les étoiles de cette constellation ne sont pas très lumineuses et son identification n’est pas aisée. Dans cette région du ciel plutôt propice à l’observation de galaxies, on peut y voir un bel amas globulaire, c’est à dire un groupe d’étoiles situé hors de notre galaxie (la Voie Lactée) mais très proche d’elle.
Observation aux jumelles* : M53 (amas globulaire)
Le Bouvier
(Bootes)
La référence mythologique de cette constellation est relativement imprécise, soit le surveillant de l’Ourse, soit le guide du « chariot
» que les romains voyaient à l’emplacement de la Grande Ourse. Elle est assez facile à reconnaître avec sa forme pointue évoquant un cornet de glace ou une flûte à champagne. Sa pointe, Arcturus, est l’une des étoiles les plus brillantes du ciel : la 4ème de tout le ciel mais la seconde visible dans le ciel boréal, après Sirius (et devançant de peu Vega). En 1635, elle fut la première étoile observée en plein jour avec un télescope (par Morin, astrologue -et astronome- de Louis XIII).
Observation visuelle* : Arcturus (étoile)
La Couronne Boréale
(Corona Borealis)
Cette constellation de la Couronne, dont le qualificatif « boréal » la distingue de son homologue située plus au Sud (dite « australe « ), figure bien la forme d’un diadème en demi-cercle avec en son milieu son étoile la plus brillante, Gemma (la perle). Elle est donc facilement identifiable à l’Est du Bouvier. Selon la légende, il s’agit de la couronne de la princesse Ariane (fille de Minos qui a permis à Icare de s’échapper du labyrinthe avec son fameux « fil « ).
La Grande Ourse
(Ursa Major)
Constellation circumpolaire (c’est à dire qui tourne autour de l’étoile polaire sans jamais disparaître sous l’horizon), elle apparaît rarement sur nos cartes orientées au sud. C’est l’une des plus grandes constellations du ciel, beaucoup plus étendue que le « chariot » (ou « casserole
« ) à laquelle on la réduit souvent par méconnaissance. C’est l’occasion de remarquer que le Lion est juste sous ses pattes. Elle sert de repère principal dans le ciel boréal et c’est à partir d’elle que l’on situe habituellement la polaire (voir carte pour la zone nord). Un autre « alignement
» remarquable : en prolongeant l’arc de sa queue (étoiles Megrez-Alioth-Mizar-Alkaïd), on trouve Arcturus puis plus loin Spica, ce qui permet de situer les constellations du Bouvier et de la Vierge. La galaxie indiquée ci-dessous se trouve en fait dans les Chiens de Chasse mais on la trouve depuis Alkaïd. Elle est double (une grosse galaxie « capturant » une plus petite) et distante d’environ 37 millions d’années-lumière.
Observation avec instruments (lunette/télescope) : M51 (galaxie)